Moyens de vérification/collecte de données

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Les moyens de vérification sont les outils utilisés et les processus suivis pour recueillir les données nécessaires à la mesure des progrès. Les données recueillies peuvent être quantitatives ou qualitatives. Les données qualitatives sont plus ouvertes et sont souvent recueillies au moyen d'entretiens, de groupes de discussion et d'autres méthodes de collecte de données qualitatives. Les données quantitatives sont utilisées pour répondre à des questions telles que : combien, à quelle fréquence, dans quelle proportion, et combien, et sont en grande partie collectées par le biais d'enquête.

Les méthodes de collecte des données peuvent être structurées, semi-structurées ou non structurées.

AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES PRINCIPALES MÉTHODES DE COLLECTE DE DONNÉES DANS LE CONTEXTE DE P/CEV :

  Avantages dans un contexte PEV  Inconvénients dans un contexte PEV
Sondages pour recueillir des informations et des idées sur un sujet, souvent par le biais de questionnaires papier ou numériques.
  • La possibilité d'être anonyme permet d'obtenir des réponses plus sincères
  • Permet de recueillir des informations auprès d'un grand groupe de personnes
  • Coûts faibles
  • Réponses rapides
  • Les personnes interrogées ont le temps de réfléchir à leurs réponses
  • L'accès est limité à ceux qui ont accès à Internet ou au téléphone
  • Le participant ne peut pas demander d'explications s'il ne comprend pas la question
  • Le taux de réponse peut être faible
  • Impossibilité de poser des questions de suivi
Discussions dirigées de groupe Un groupe de participants, généralement issus d'un milieu similaire (âge, sexe, profession, etc.), est interrogé sur ses attitudes à l'égard d'un projet ou d'un sujet. Les discussions dirigées de groupe se déroulent sous la direction de tiers et sont généralement composées de 6 à 10 participants.
  • Les discussions sont focalisées sur un sujet spécifique tel qu'un problème communautaire
  • Les discussions génèrent un large éventail d'opinions
  • Possibilité d'échanger des idées avec d'autres personnes qui peuvent avoir un point de vue différent (par exemple, les responsables de la jeunesse peuvent apprendre des agents de police et vice versa)
  • Permet de recouper immédiatement les informations
  • Préjugé du modérateur : Le modérateur peut faire allusion à ses propres préjugés ou les déclarer, ce qui risque de fausser les résultats
  • Préjugé de désirabilité sociale : les participants peuvent répondre aux questions de manière peu sincère afin d'être perçus favorablement par les autres participants (par exemple, les jeunes peuvent répondre différemment si des officiers de police sont dans la pièce avec eux)
  • Pensée de groupe : les participants peuvent se ranger à l'avis des autres membres du groupe afin de minimiser les conflits, alors qu'en réalité ils ont une opinion différente
  • Manque d'anonymat : les participants peuvent ne pas partager certaines informations sensibles (par exemple, un jeune peut ne pas être à l'aise pour parler de son interaction avec un groupe d'EV)
Entrevues avec des informateurs clés Une entrevue en tête à tête ; peut être structurée, semi-structurée ou non structurée. Les personnes interrogées peuvent être des fonctionnaires, des employés d'ONG, des représentants du secteur privé, des chefs religieux, des universitaires, etc. 
  • Collecte d'informations détaillées sur un sujet spécifique auprès d'un expert
  • Permet d'explorer de manière approfondie les idées dégagées par d'autres méthodes
  • Les résultats peuvent être biaisés : il faut interroger un grand nombre de personnes qui ont des points de vue différents
  • Il peut être difficile d'identifier les « experts »
  • Peut être difficile à planifier
  • Requiert beaucoup de temps
Observation Deux types d'observation : 1) L'observation non participative est une méthode dans laquelle l'observateur n'a pas de contact direct avec le sujet. 2) L'observation participative se déroule lorsqu'un observateur s'engage directement avec le sujet de ses observations (par exemple, en rejoignant une population ou une organisation) et participe aux activités qui sont étudiées.
  • Peut être utilisé pour identifier les raisons pour lesquelles une intervention ne fonctionne pas bien
  • Peut être utilisé lorsqu'il devient difficile d'appliquer des méthodes formelles de collecte de données, par exemple lorsqu'une population est réfractaire aux entretiens.
  • Peut permettre d'observer les événements qui motivent l'EV, comme les sermons qui prônent la violence.
  • Peut être difficile d'accéder aux groupes
  • Peut être dangereux dans certains contextes de l’EV
  • Temps nécessaire pour acquérir suffisamment de données
  • Limité à un nombre restreint de situations
  • Pour l'observation des participants, les participants peuvent mettre du temps à faire confiance à l'évaluateur

*Les informations figurant dans le tableau ci-dessus proviennent de : International Alert/UNDP's Lutte contre l'extrémisme violent et réduction des risques : Guide pour la conception et l'évaluation des programmes (voir la page 110 pour plus d'informations sur les types spécifiques de sondages et les méthodes participatives de collecte de données); IMPACT Europe : Une boîte à outils d'évaluation pour les professionnels travaillant dans le domaine de la lutte contre l'extrémisme violent; et “Designing for Results : Integrating Monitoring and Evaluation in Conflict Transformation Programs” (page 207-209) pour les avantages et les inconvénients des autres méthodes de collecte de données.